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Francis Row

Francis RowDirecteur des Règlements de sinistres pour l’immobilier et la construction, AXA XL, Australie

1 novembre 2021

Dommages causés par la grêle : pour une prise en charge plus rapide et plus efficace

Face à des tempêtes de grêle de plus en plus fréquentes et violentes, AXA XL Australie a publié un guide des dommages causés par la grêle (Hail Damage Playbook) détaillant la marche à suivre pour assurer une prise en charge plus efficace et plus rapide en cas d’incident de ce type. Francis Row, directeur des Règlements de sinistres chez AXA XL pour l’immobilier et la construction en Australie, nous en dit plus.

Contenu Original : AXA XL

Dans un précédent article de la série Fast Forward, ma collègue Terry Behan livrait l’analyse suivante : « Les tempêtes de grêle sont des phénomènes météorologiques complexes, et leur manière de se développer, de progresser puis de se dissiper dépend de multiples facteurs, dont la localisation. C’est en raison de cette complexité et de cette variabilité qu’il est si difficile de les prévoir et de s’y préparer. »

Ces tempêtes peuvent être extrêmement destructrices et générer des coûts importants. Deux épisodes d’orages de grêle de forte intensité ont touché plusieurs régions australiennes, en avril 2020 puis à nouveau en octobre 2021 ; le premier a causé des pertes assurées estimées à 1,4 milliard de dollars australiens (l’équivalent de 1 million de dollars américains) ; les répercussions du second sont toujours en cours d’évaluation. 

D’où proviennent ces pertes ? Pour les propriétaires fonciers, les scénarios les plus fréquents sont les suivants :

  • Endommagement des toitures ;
  • Dégâts des eaux en cas de dégradation de l’étanchéité du bâtiment – notamment lorsque l’accumulation de grêlons provoque des flaques d’eau stagnante, entraîne le débordement des gouttières ou, dans les cas extrêmes, l’effondrement du toit ;
  • Dommages causés aux équipements tels que les panneaux solaires, les antennes et les systèmes d’air conditionné – les bobines à condensateur des climatiseurs étant particulièrement sensibles à la grêle ; et
  • Dégradation de mobilier ou d’objets de valeur situés sous des fenêtres ou des verrières endommagées par la grêle.

En pratique, il n’y a souvent que peu d’options, voire aucune, pour éliminer ou même réduire le risque de tempêtes de grêle. Les propriétaires peuvent éventuellement installer des grillages métalliques pour protéger les systèmes de chauffage ou de refroidissement, mais il est souvent difficile de rénover intégralement les systèmes de drainage ou de refaire les toitures en utilisant des matériaux plus résistants.

Les données assez limitées dont nous disposons (la vision à courte échelle et la relative rareté de ces phénomènes météorologiques rendant le sujet difficile à étudier) révèlent une tendance plutôt inquiétante. D’après un article publié en février 2021 dans la revue Nature : « Les observations et la modélisation laissent penser que la fréquence des tempêtes de grêle va augmenter en Australie et en Europe, mais diminuer en Asie de l’Est et en Amérique du Nord ; la gravité de ces phénomènes est toutefois amenée à augmenter dans la plupart des régions du monde. »

Pour résumer, dans les régions d’Australie les plus exposées à la grêle – notamment les zones densément peuplées de la Nouvelle-Galles du Sud, du Victoria et du Queensland -, les propriétaires fonciers n’ont qu’une marge de manœuvre très limitée pour éviter ou minimiser les conséquences de cette menace croissante.

Le temps, c’est de l’argent (et du stress)

Si l’on ne peut pas faire grand-chose en amont, quelle est la marche à suivre pour se remettre sur pied après un événement de ce type ?

Après une catastrophe naturelle, le processus comprend généralement l’évaluation des dégâts, l’estimation des travaux à effectuer, suivi du devis, l’émission d’appels d’offres, la sollicitation et l’évaluation des propositions, la négociation ou l’accord sur les termes et les conditions avec les entrepreneurs sélectionnés, et enfin la mise en œuvre des réparations ou reconstructions nécessaires.

Compte tenu de toutes ces étapes, un délai de six à huit semaines – dans le meilleur des cas - est souvent nécessaire avant le début effectif des travaux. Si les dégâts sont très importants, si les travaux nécessitent des machines ou des équipements complexes, et/ou s’ils ont lieu dans une zone faiblement peuplée, ce délai peut être considérablement rallongé. Et plus le processus traîne en longueur, plus les coûts directs et indirects augmentent. Non seulement les pertes liées à l’interruption forcée des activités ne font que s’alourdir au fil du temps, mais il en va de même concernant l’impact sur la réputation d’une entreprise et sur les relations clients, sans oublier les répercussions néfastes sur les individus eux-mêmes. 

En Australie, AXA XL assure par exemple de nombreux établissements de soins pour personnes âgées. Ces résidences, souvent tentaculaires, abritent des centaines, voire des milliers de structures : bungalows individuels, bâtiments résidentiels collectifs, centres médicaux… Lorsqu’une violente tempête de grêle s’abat sur un établissement de ce type, les pertes financières et les répercussions sur cette population particulièrement vulnérable peuvent être considérables.

Les coûts financiers directs sont souvent faramineux pour deux raisons. Tout d’abord, de nombreux bâtiments ne sont pas conçus pour résister au poids des grêlons lors des violentes tempêtes, si bien que les dommages physiques ont tendance à être de plus en plus sévères. Ensuite, en cas de tempête de grêle touchant des régions limitrophes, la demande d’entrepreneurs et de matériaux de construction grimpe en flèche. Notre expérience démontre qu’après une catastrophe naturelle, les coûts de matériaux et de reconstruction sont parfois 30 % à 50 % plus élevés que la moyenne, et qu’ils peuvent même augmenter davantage si l’installation se trouve dans une zone rurale où les matériaux de construction et les entrepreneurs sont déjà rares.

Les conséquences humaines des tempêtes de grêle, si elles sont plus difficiles à chiffrer, n’en sont pas moins dramatiques. Les personnes dont les habitations ont été endommagées doivent parfois être relogées, souvent pour d’assez longues périodes. Pour celles souffrant de maladies chroniques, le suivi de leur traitement peut parfois être interrompu, voire suspendu. Dans l’ensemble, le processus de remise sur pied est susceptible d’être long, difficile, et d’engendrer beaucoup de stress.

Faciliter une prise en charge et une remise sur pied plus rapides et plus efficaces

Ce sont ces réalités (une menace qui s’intensifie et les impacts économiques et humains des processus de remise sur pied) qui nous ont incités à concevoir le Hail Damage Playbook, un guide qui répertorie les bonnes pratiques à suivre pour faciliter la prise en charge et la remise en état après une tempête de grêle. 

Dans un premier temps, il est essentiel de souligner que ce processus relève d’un effort collectif, dans lequel la communication et la confiance occupent une place prépondérante. Toutes les parties prenantes, qu’il s’agisse du propriétaire du bâtiment, du ou des assureur(s), du courtier, des experts ou des entrepreneurs, doivent partager la même vision de l’objectif final et de la manière dont chacun devra travailler pour l’atteindre de façon rapide et efficace.

C’est à ces fins que AXA XL, en association avec Crawford, l’un de nos partenaires en matière de sinistres, a conçu le Playbook. Leur réseau d’entrepreneurs, Contractor Connection, joue également un rôle clé dans la mise en œuvre des stratégies qu’il recense.

Mais comment cela fonctionne-t-il, en pratique ? Au lieu de suivre le processus séquentiel décrit plus haut, le Playbook vise à accélérer la remise sur pied en menant simultanément plusieurs étapes et en éliminant certains intermédiaires.

Dès que nous sommes informés de la survenue d’un sinistre, les prestataires d’AXA XL sont dépêchés sur place dans les plus brefs délais. Outre l’évaluation des dommages, l’une de leurs premières missions consiste à protéger le bâtiment contre d’autres impacts potentiels. Cette sécurisation est essentielle, car il arrive que des grêlons de grande taille perforent les toitures et que la tempête s’attarde durant plusieurs jours, générant parfois de fortes pluies, des vents violents et d’autres averses de grêle.

Cette première évaluation peut se faire à l’aide de drones et de scans infrarouges des toitures afin d’identifier les zones du bâtiment qui ont été les plus touchées : une méthode beaucoup plus rapide que les évaluations physiques sur site, et qui permet aussi de prioriser plus efficacement les interventions nécessaires. Des entreprises spécialisées dans la sécurisation, soigneusement sélectionnées, sont ensuite envoyées sur les lieux pour consolider les bâtiments les plus exposés, en veillant notamment à préserver leur étanchéité et leur résistance au vent, à la pluie et à la grêle le temps que les réparations soient effectuées, ce qui permet d’éviter des dommages et des frais supplémentaires. A l’heure actuelle, cette sécurisation consiste le plus souvent à appliquer un film de polyéthylène, produit par une entreprise australienne, qui se rétracte sous l’effet de la chaleur pour envelopper solidement les toits et le bâti, empêchant les infiltrations d’eau et permettant ainsi aux habitants de rester chez eux jusqu’au début des réparations. Cette approche innovante facilite le retour à une vie normale tout en donnant lieu à d’importantes économies d’argent.

Ensuite, à la place de toutes les étapes intermédiaires (élaboration et émission d’appels d’offre, évaluation de ces dernières, etc.), le Playbook recommande une approche dite de managed cost plus. En bref, les entrepreneurs de Contractors Connection sont chargés de se rendre sur place, de débuter immédiatement les travaux et de facturer plus tard. Les commandes émises sur la base du managed cost plus sont soumises à des paramètres définis à l’avance concernant les marges bénéficiaires, l’ampleur des travaux à effectuer, les dispositions relatives aux réparations exceptionnelles et les questions connexes. Pour travailler rapidement, il faut savoir travailler intelligemment. C’est pourquoi, une fois encore, la communication et la confiance sont absolument essentielles dans ce domaine.

En substance, le Playbook est une sorte de processus collaboratif axé sur la rapidité et l’efficacité, qui s’appuie sur un ensemble d’intervenants soigneusement choisis et opérant selon le principe du managed cost plus. Si ce procédé semble relativement modeste, ses avantages peuvent être considérables. Les économies réalisées en suivant les conseils du Playbook se sont, dans certains cas, révélées astronomiques. Enfin, et c’est tout aussi important, ce guide aide nos clients à reprendre plus rapidement leurs activités professionnelles, tout en réduisant le stress et les perturbations induites par ce genre de catastrophe naturelle. Remettre sur pied dans les meilleurs délais les clients et les communautés touchés par ces incidents n’est qu’un exemple parmi d’autres de la manière dont l’objectif d’AXA XL devient une réalité.

Francis Row est le directeur des Règlements de sinistres chez AXA XL pour l’immobilier et la construction en Australie. Il dirige une équipe de gestionnaires de sinistres immobiliers très expérimentés. Basé à Sydney, il peut être contacté à l’adresse suivante : francis.row@axaxl.com.

La version française est une traduction de l’article original en anglais, à des fins informatives exclusivement. En cas de divergences, l’article original en anglais prévaudra.

Global Asset Protection Services, LLC, and its affiliates (“AXA XL Risk Consulting”) provides risk assessment reports and other loss prevention services, as requested. This document shall not be construed as indicating the existence or availability under any policy of coverage for any particular type of loss or damage. AXA XL Risk. We specifically disclaim any warranty or representation that compliance with any advice or recommendation in any publication will make a facility or operation safe or healthful, or put it in compliance with any standard, code, law, rule or regulation. Save where expressly agreed in writing, AXA XL Risk Consulting and its related and affiliated companies disclaim all liability for loss or damage suffered by any party arising out of or in connection with this publication, including indirect or consequential loss or damage, howsoever arising. Any party who chooses to rely in any way on the contents of this document does so at their own risk.

US- and Canada-Issued Insurance Policies

In the US, the AXA XL insurance companies are: AXA Insurance Company, Catlin Insurance Company, Inc., Greenwich Insurance Company, Indian Harbor Insurance Company, XL Insurance America, Inc., XL Specialty Insurance Company and T.H.E. Insurance Company. In Canada, coverages are underwritten by XL Specialty Insurance Company - Canadian Branch and AXA Insurance Company - Canadian branch. Coverages may also be underwritten by Lloyd’s Syndicate #2003. Coverages underwritten by Lloyd’s Syndicate #2003 are placed on behalf of the member of Syndicate #2003 by Catlin Canada Inc. Lloyd’s ratings are independent of AXA XL.
US domiciled insurance policies can be written by the following AXA XL surplus lines insurers: XL Catlin Insurance Company UK Limited, Syndicates managed by Catlin Underwriting Agencies Limited and Indian Harbor Insurance Company. Enquires from US residents should be directed to a local insurance agent or broker permitted to write business in the relevant state.

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