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13 septembre 2017

Les Prophéties de la Blockchain

La blockchain suscite de nombreuses questions. Certains affirme que cette technologie va changer le monde, d’autres sont plus dubitatifs. Une chose est sûre : cette technologie mérite d’être étudiée, et elle a le potentiel de bouleverser des secteurs entiers. Alors, la blockchain annoncerait-elle la fin des banques ? Acterait-elle la fin de la fraude et de la corruption ? Permettrait-elle aux citoyens de produire et de vendre leur propre énergie ? Découvrez nos prophéties de la blockchain !

Prophétie n°1 : L’avènement de la blockchain annonce la fin des banques

La technologie blockchain peut-elle mettre en péril l’existence des banques ? Si certains l’affirment, la réalité n’est pas si simple.

La grande promesse de la blockchain, c’est de supprimer le tiers de confiance, pour permettre d’assurer la fiabilité des échanges de pair à pair (P2P), sans intermédiaire. Or, le rôle fondateur des banques est justement d’incarner ce tiers de confiance, qui garantit la sécurité des transactions entre les individus ou entreprises. Donc les banques, c’est du passé ou pas ?

Pas vraiment. D’une part parce que la technologie blockchain peut aussi être utilisée par les banques elles-mêmes pour réduire leurs coûts aussi bien comme fournisseurs de solutions de paiement que comme fournisseurs de produits d’épargne. D’autre part, Bitcoin et les cryptomonnaies constituent une nouvelle classe d’actifs que les banques savent monétiser en tant que traders, market makers ou fournisseurs de produits d’épargne. Certains fonds proposent déjà d’investir dans des monnaies comme le Bitcoin et candidatent pour inclure ces investissements en cryptomonnaies dans des véhicules d’investissement classiques. Par exemple, Grayscale Investment, Winklevoss Bitcoin Trust et SolidX ont fait une demande auprès des autorités de réglementation américaines pour proposer une plateforme d’échange de titres (Exchange Traded Fund, ETF) basée sur le cours du Bitcoin.

En résumé, si la blockchain va donc nécessairement transformer en profondeur le secteur bancaire, il est probable que la technologie soit intégrée par les acteurs bancaires à court-terme.

A plus long-terme cependant, des projets comme Bitcoin et sa surcouche Lightning Network peuvent cependant concurrencer fortement l’activité de paiement aujourd’hui dominée par les banques. La surcouche Lightining Network permet de différer l’envoi des informations de transaction dans la blockchain, pour n’y enregistrer que le solde des transactions et ainsi permettre davantage d’échanges et de transactions. De plus, les Initial Coin Offerings (ICOs) sont un moyen pour certaines entreprises de réaliser des levées de fonds en passant par la blockchain, en s’affranchissant des contraintes des fonds d’investissements classiques. Ils pourraient se généraliser pour devenir des disrupteurs de l’activité de levée de fonds puis de d’échange d’actions.

Prophétie n°2 : Grâce à la blockchain, chaque citoyen pourra produire et vendre sa propre énergie

Fantasme de tous ceux qui craignent l’arrivée de leur facture d’électricité, la production et la vente d’énergie par la blockchain n’est pas si improbable :

Eh oui ! Avec le Solarcoin, la production et la vente d’électricité est déjà une réalité. Cette cryptomonnaie est en effet générée par la production d’énergie photovoltaïque : tous les propriétaires d’une installation photovoltaïque, particuliers ou professionnels, peuvent être rémunérés en solarcoins. Aujourd’hui, la blockchain permet également de certifier la quantité d’énergie échangée et vendue, avec des systèmes comme le TransActive Grid, une coopérative basée à Brooklyn, New York, qui joue le rôle de réseau local d’éléctricité et permet aux habitants du quartier d’échanger de l’électricité de façon décentralisée et sécurisée. Mais ces usages sont encore très limités, circonscrits à un quartier, et quelques milliers de personnes tout au plus.

Il y a donc un problème, et il se résume en 2 mots : stockage et distribution. A l’heure actuelle, les énergies renouvelables sont difficiles à stocker. Si vous installez des panneaux solaires sur votre toit, vous pourrez alimenter votre consommation immédiate d’électricité, mais pas la stocker pour l’utiliser plus tard. Or, l’échange nécessite des infrastructures de stockage, encore bien trop coûteuses pour le consommateur lambda.

Tant que des solutions de stockage ne seront pas disponibles et abordables, l’échange d’énergie en P2P et à grande échelle ne sera pas envisageable. Des initiatives se créent pour tenter de répondre à ce défi, notamment le Tesla Powerwall, un appareil qui permet justement de stocker de l’énergie renouvelable, chez soi. Mais l’équipement n’est pas encore généralisé, loin s’en faut.

Le réseau électrique se transformera-t-il pour autant facilement ? Pas certainement : l’exemple des réseaux de télécommunications est un modèle de système centralisé que le réseau P2P Internet n’a pas su remettre en cause. Par ailleurs, en ce qui concerne le réseau d’électricité, les pertes en ligne étant plus réduites sur les lignes à haut tension, un réseau centralisé et hiérarchisé entre lignes à haute tension et lignes de distribution finale semble avoir encore de beaux jours devant lui.

Les avancées scientifiques dans le domaine de la supraconductivité, c’est-à-dire le développement de matériaux qui n’opposent aucune résistance au passage de l’électricité, permettront à terme de réduire à néant les pertes d’électricité dans le réseau. Combinées à de meilleurs outils de captation et de stockage d’électricité, elles permettront à d’envisager un système P2P durable de production et de partage d’énergie.

Prophétie n°3 : La blockchain acterait-elle la fin de la fraude et de la corruption ?

La blockchain fonctionne comme un registre de comptes 100% décentralisé, vérifié en temps réel par des milliers de mineurs à travers le monde. Dès lors, elle est dite inviolable. Comment ça ?

Jusqu’à présent, la blockchain la plus connue, la blockchain Bitcoin, a vérifié cette affirmation : personne n’est parvenu à hacker le système pour falsifier un document ou détourner de l’argent.

Cependant, tous les systèmes blockchain ne garantissent pas le même niveau de sécurité : le consensus peut se faire de différentes manières (proof of work, proof of stake, practical byzantine fault tolerance, PAXOS…), et les systèmes de cryptage peuvent être plus ou moins efficaces. On peut même à cet égard parler de dévoiement du concept de blockchain compte tenu de la fragilité technique de certains types de consensus.

En outre, même si l’on admet que la technologie est sécurisée, tout ce qui en est extérieur ne l’est pas. Par exemple : on dit que la blockchain pourrait garantir la délivrance de diplômes. En effet, lorsqu’un diplôme est déposé sur le réseau, il est infalsifiable. Mais rien n’empêche un individu de falsifier un diplôme avant son dépôt sur le système blockchain. L’enjeu de la sécurisation se joue donc aussi en amont, et n’est pas du ressort du système blockchain stricto sensu. Il faut aussi savoir qui injecte des données dans la blockchain, s’il est doté d’une clef sécurisée, etc. Toute l’architecture de la solution en dehors de la blockchain doit être sécurisée et inattaquable pour qu’un élément ou document qui n’est pas partie prenante de la blockchain puisse être échangé sans risque.

Si on parle de paiement et de comptabilité, Bitcoin est particulièrement adapté pour mettre fin à la fraude comptable : toutes les transactions Bitcoin sont tracées et facilement regroupables dans une comptabilité. Elles peuvent aussi permettre de faciliter des tâches telles que la déclaration de TVA (qui se ferait de façon automatique) et permettrait à l’administration fiscale de vérifier la validité des comptabilités d’entreprise en direct. Il faudrait néanmoins évoluer dans un paradigme ou tous les paiements se font en Bitcoin, ce qui n’aura sans doute jamais lieu : aujourd’hui, Bitcoin est une monnaie supplémentaire aux monnaies fiduciaires communément utilisées (euro, dollar, livre sterling…). Demain des cryptomonnaies alternatives comme Monero, Zcash ou « Bitcoinv2 » devraient renforcer le secret des données privées pour éviter que les informations concernant les transactions financières effectuées via la blockchain soient publiques et accessible : en somme, bénéficier de la sécurité de la blockchain tout en renforçant la confidentialité des données qu’elle contient.

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