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« De nouvelles règles pour de nouveaux horizons » : AXA et le PNUE appellent à réformer le système financier pour le mettre au service du développement durable

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Communiqué de presse

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3 juillet 2015

publié à 2:00 CEST

  • AXA et le Programme des Nations-Unies pour l'Environnement (PNUE) - Enquête pour un système financier durable ont organisé aujourd'hui à Paris au siège du Groupe AXA un symposium sur le thème « De nouvelles règles pour de nouveaux horizons : remodeler le système financier au service du développement durable ».
  • Des représentants de diverses organisations internationales, de l'industrie financière et du monde universitaire se sont réunis pour réfléchir ensemble aux solutions à apporter face aux cinq « signaux d'alarme » identifiés au sein du système financier, qui affectent tous sa capacité à soutenir un modèle de développement durable et au service de tous.

Cette rencontre conjointement organisée à Paris par le PNUE et AXA a rassemblé des participants issus d'horizons très variés. Les débats ont d'abord permis de rappeler les nombreuses réformes réglementaires mises en oeuvre depuis 2008, avant d'aborder un certain nombre de problématiques qui restent ouvertes, touchant à la nécessité et l'efficacité de la réglementation financière quant à sa contribution à un développement durable.

Achim Steiner

DIRECTEUR EXÉCUTIF DU PNUE ET SOUS-SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS-UNIES

Alors que nous nous rapprochons de la Conférence sur le Changement Climatique qui se tiendra à Paris en décembre, ce symposium nous rappelle que le développement de technologies et d'infrastructures nouvelles et écologiques va nécessiter d'énormes investissements pour lesquels les finances publiques sont insuffisantes. C'est la raison pour laquelle le PNUE a lancé une enquête pour la mise en place de systèmes financiers durables afin de comprendre comment mettre ceux-ci au service des besoins de développement. (...) Ce symposium AXA-PNUE représente donc une étape importante afin d'identifier les meilleures opportunités et les innovations qui feront la différence dans la transition vers une économie mondiale plus efficace en termes de gestion des ressources et au service de tous.

Les participants se sont concentrés sur cinq « signaux d'alarme », qui affectent tous la capacité du système financier à promouvoir un modèle de développement durable et inclusif :

  • Une stabilité financière relativement fragile, qui découle de la création continue de poches de risques non maîtrisées, en dépit des progrès enregistrés en matière de réglementation et de supervision sur tous les marchés.
  • Un sentiment de manque de contrôle, en dépit de nombreuses normes nouvelles destinées à améliorer le contrôle et la transparence de l'industrie financière.
  • Des liquidités inefficaces, puisque des liquidités ultra-abondantes sur tous les marchés financiers et des taux d'intérêt extrêmement bas ne parviennent pas à stimuler l'investissement public et privé à long terme.
  • Des économies émergentes en difficulté, par un accès plus difficile aux marchés de capitaux et aux sources de financement attractives.
  • Des incohérences temporelles, entre un besoin collectif pour des investissements à long terme en augmentation et des réglementations financières qui favorisent pourtant les investissements liquides, à court terme et homogènes.

Henri de Castries

Président Directeur Général d'AXA (2000-2016)

Nous sommes convaincus que le « risque systémique » lié au carbone doit être intégré dans les cadres réglementaires, à travers des mécanismes efficaces de détermination de son prix et plus largement un traitement favorable des investissements de long terme qui sont nécessaires pour limiter les risques climatiques. Cela augmenterait en effet le nombre d'acteurs du système contribuant à la transition vers une économie décarbonée.

Ce symposium a aussi permis de souligner le rôle précurseur de certaines économies émergentes afin de rendre le système financier plus cohérent avec les objectifs du développement durable.

LUIZ AVAZU PEREIRA DA SILVA

GOUVERNEUR ADJOINT DE LA BANQUE CENTRALE DU BRÉSIL

Le Brésil a mis l'accent sur un meilleur accès aux services financiers, en particulier pour les populations à bas revenus, grâce à l'éducation financière pour limiter le surendettement. Le pays a aussi mis en place des règles de responsabilité environnementale pour les banques dans l'octroi de prêts dans les régions écologiquement sensibles. Tous ces efforts visent à mieux relier offre de crédit et responsabilité sociale tout en encourageant la stabilité financière.

Les débats ont permis de parvenir à une conclusion préliminaire selon laquelle la notion de risque en finance devrait être élargie pour mieux prendre en compte les nouveaux défis auxquels les sociétés et les économies doivent faire face aujourd'hui, à commencer par le changement climatique. Il s'agirait donc d'incorporer les problématiques sociales, environnementales et de long terme dans les cadres réglementaires et prudentiels et de mieux guider les processus de prise de décision des grandes institutions financières en révisant les méthodes actuelles de tarification du risque.

JEAN-CLAUDE TRICHET

PRÉSIDENT DU GROUPE DES TRENTE, GOUVERNEUR HONORAIRE DE LA BANQUE DE FRANCE

Les investisseurs potentiels à long terme sont de plus en plus contraints dans leur capacité de financement sur la longue durée. Les fonds de pensions, les fonds souverains et les compagnies d'assurances sont des candidats idéaux pour fournir des financements à long terme. Les régulateurs doivent s'attaquer aux barrières réglementaires et aux restrictions sur l'allocation des portefeuilles qui limitent aujourd'hui la capacité de ces acteurs à fournir les financements dont les économies auront besoin dans l'avenir.

Ces cinq « signaux d'alarme » et leurs conséquences montrent que beaucoup reste à faire. Les prochaines étapes ne devront cependant pas être mises en oeuvre dans l'urgence, en réponse à une crise de court terme et pour répondre indistinctement aux reproches de toute sorte.
Les discussions ont ensuite porté sur certains impératifs, comme par exemple la nécessité de modifier les processus réglementaires pour y introduire une vision plus politique et éviter la fragmentation institutionnelle. Comme l'a précisé John Lipsky, professeur associé à l'Université John Hopkins et ancien Directeur Général Adjoint du FMI : « Si nous voulons relever efficacement les défis posés par le développement durable, nous avons besoin, sur le long terme, d'une autorité de régulation financière fondée sur des traités multilatéraux. »

A également été débattu le fait que de nombreuses problématiques de développement durable sont avant tout locales. Les villes et les régions doivent donc participer au débat - à propos du climat et au-delà. Il s'agit là d'exemples parmi d'autres, qui illustrent le fait que les décideurs politiques et les régulateurs, soutenus par l'expertise des institutions financières et plus largement de tous les acteurs du système, doivent travailler ensemble au niveau international pour concevoir et mettre en oeuvre un système financier adapté aux défis que doivent affronter les économies du XXIe siècle.

Une vidéo retraçant les débats du symposium sera disponible dès le 6 juillet.

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