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Stephanie WongAXA Hong Kong

23 mai 2016

Un selfie pour changer le monde

90 actions pour l’environnement, un concours gagné et un voyage en Inde à la découverte de l’action de CARE pour aider les communautés à s’adapter aux changements climatiques : Stephanie Wong raconte l’aventure qui a bouleversé sa vision de l’engagement solidaire (et du selfie) .

Gare de Raipur, à bord du Durg-Ambikapur Express. Stephanie Wong, chargée de la conduite du changement au sein d’AXA Hong Kong, découvre un lit superposé, simple mais confortable. Le train de nuit rallie Ambikapur, à l’extrême Nord de l’État du Chhattisgarh.

Après un périple de dix heures, Stephanie arrive à destination. Les habitants d’Ambikapur, visages rayonnants, se pressent par centaines. L’accueil est un véritable ballet de colliers de fleurs, au rythme de musiques traditionnelles.

Pourtant tout a commencé par quelques selfies.

Ou plutôt, quelques quatre-vingt-dix selfies.

Un selfie pour l’environnement

Bureaux d’AXA Hong Kong, juin 2015. Stephanie découvre l’annonce de la cinquième édition de la Semaine de la Responsabilité d’Entreprise d’AXA (la « CR Week »). Les collaborateurs du monde entier sont invités à relever un défi : se photographier en train d’agir pour la protection de l’environnement et poster ses clichés sur une plate-forme entièrement consacrée à ce challenge responsable. (En tout, plus de 7 500 selfies postés par 2000 collaborateurs issus de 33 pays ! Lire l’article).

Chaque participation compte pour une voix en faveur d’un des projets communautaires portés par l’ONG CARE, et financés par AXA. Le prix à gagner pour le meilleur selfie ? Un voyage pour découvrir le projet choisi sur le terrain et les progrès accomplis depuis son lancement.

Stephanie est immédiatement séduite. L’idée de remporter le premier prix lui donne des ailes ! Et pour cause : les vainqueurs de la Semaine de la Responsabilité d’Entreprise se rendront dans quatre villages ruraux situés dans l’État indien du Chhattisgarh. Objectif : découvrir le programme à échelle communautaire de CARE Where The Rain Falls (lire l’article). Son ambition est d’aider les femmes Adivasis et leurs communautés à faire face aux conséquences du changement climatique, en misant sur l’émancipation des filles et des femmes dans l’intérêt de leurs foyers et de leurs familles.

"Where the rain falls" aide les femmes Adivasis et leurs communautés à faire face aux conséquences du changement climatique, en misant sur l’émancipation des filles et des femmes dans l’intérêt de leurs foyers et de leurs familles.

Inde : projet d’adaptation à base communautaire dans le cadre du programme CARE Where The Rain Falls

Lieu : District de Jashpur, dans l’État du Chhattisgarh en Inde

Date de validation : Janvier 2013

Objectif principal : améliorer la gestion et la salubrité de l’eau afin d’accroitre la résilience des femmes et des communautés Adivasis

Bénéficiaires directs : 2 033 femmes Adivasis (en tout 10 165 membres d’un foyer)

Population concernée par le projet : 17 189 personnes, soit 20 villages

Grandes réalisations (phase II) :

- Cartographie des réseaux hydrauliques dans 20 villages
- Expérimentation d’une culture du riz et d’une diversification des cultures améliorées auprès de 72 foyers
- Rattachement de foyers à différents droits et programmes gouvernementaux
- Aménagement des sols et des terrains pour la recharge des nappes souterraines et le stockage de l’eau au profit de 20 foyers
- Mise en place 15 comités de village pour le développement
- Rétablissement de 72 groupes d’entraide et création de 10 nouveaux groupes d’entraide
- Constitution d’une équipe de 20 animateurs communautaires

Des photos de soi, oui, mais pour les autres !

Ni une ni deux, Stephanie se lance et réalise un nombre impressionnant de selfies en peu de temps. « Je pense en avoir pris plus de quatre-vingt-dix », avoue-t-elle. « J’ai toujours été intéressée par le développement international. Quelle meilleure opportunité que ce challenge d’entreprise pour aller sur le terrain, à la découverte des actions d’une ONG aussi importante que CARE ? »

Quelques gestes simples...
... pour sauver la planète.

« C’est amusant, car je ne suis pas du genre à prendre des selfies. Je n’ai même pas de compte Instagram ! Je ne publie aucune photo de moi, jamais. Mais voilà, le prix aura eu raison de mes principes ! »

Comment parvenir à faire 90 selfies sur la protection de l’environnement ? Stephanie se concentre d’abord sur de nouveaux choix alimentaires : des produits issus de l’agriculture durable et locale, et des alternatives à la viande.

« J’ai commencé à manger toute sorte de légumes, à éteindre les lumières, à privilégier les escaliers et les transports publics. Des réflexes de base, en quelque sorte, comme sélectionner le mode d’économie d’énergie de mon téléviseur. Pendant un temps, les gens de mon entourage se demandaient pourquoi tout était toujours si sombre chez moi » dit-elle, amusée. « J’ai aussi découvert des outils très pratiques pour calculer les émissions de CO2 : en fonction de vos habitudes de transport, du type d’aliments que vous consommez, vous obtenez le volume d’émissions polluantes auquel vous avez contribué. »

Surprise !

Souriante, Stephanie évoque le jour du grand résultat. « L’équipe CR (Corporate Responsibility) de Paris a contacté ma responsable qui a eu l’idée géniale de m’envoyer une invitation pour une réunion ‘urgente’. Elle avait mis tout le monde dans la confidence. »

« Tout le monde m’évitait. En réalité, ils préparaient la salle de réunion. Je me souviens d’un collègue qui m’a demandé d’aller chercher mon ordinateur. Je ne le savais pas, mais ils avaient besoin de plus de temps pour préparer la salle ! Et puis je suis entrée. Ils étaient tous là, autour d’un magnifique gâteau ! » Stephanie marque une pause. « J’étais folle de joie ! Mon équipe est formidable d’avoir fait tous ces efforts pour organiser cette fête ! »

Le voyage aussi recèle bien des surprises. « Dans chaque village, les habitants nous ont offert un accueil mémorable. Musique, danses. Tous portaient leurs plus beaux vêtements. Les femmes nous offraient des guirlandes de fleurs et nos colliers s’épaississaient à mesure que nous progressions dans la foule. Les gens étaient heureux de nous voir et enthousiastes à l’idée de discuter de leurs activités. »

Dans chaque village, les habitants nous ont offert un accueil mémorable. Musique, danses. Tous portaient leurs plus beaux vêtements. Les femmes nous offraient des guirlandes de fleurs et nos colliers s’épaississaient à mesure que nous progressions dans la foule.

Bharati Joshi, directeur technique de la division du développement économique de CARE Inde, explique que « pour les communautés, c’est une occasion unique de rencontrer des personnes venues d’ailleurs. Les femmes en particulier sont heureuses de rencontrer d’autres femmes. Il y a une sorte de démystification de l’autre et puis un sentiment de fierté d’accueillir des visiteurs. Alors même si cela implique des efforts, c’est avec joie qu’ils viennent à ces rencontres, dans un esprit de partage. C’est un moment de fête. »

« Ce n’est pas un événement ponctuel », précise Manoj Singh, expert technique au sein de CARE Inde. « Il s’inscrit dans un engagement continu auprès des communautés adivasis afin d’accompagner ces hommes et ces femmes vers toujours plus d’émancipation. »

Les graines du changement

Stephanie se souvient des rencontres avec les Adivasi. Des moments riches en apprentissages. « Nous avons pris le temps de comprendre les méthodes agricoles durables mises en place dans le cadre du programme CARE, à l’image du système d’intensification du riz (SIR) et de la méthode des semis en ligne qui offrent de meilleurs rendements. Les bénéfices sont remarquables. »

« Nous avons également parlé des groupes d’entraide. Ils existent dans de nombreux villages, mais leur utilité n’était plus évidente. CARE leur a donné un nouveau souffle et en a même créé de nouveaux. Des collectifs de dix à quinze femmes ont ainsi vu le jour. Leur vocation ? Par exemple, mettre un peu d’argent de côté tous les mois afin de venir en aide à une personne démunie ou faciliter un investissement. CARE insiste sur l’importance de sortir les femmes de la pauvreté. L’ONG analyse chaque situation en tenant compte de la problématique homme-femme. En s’appuyant sur des études, elle a compris que les femmes sont généralement plus confrontées à la pauvreté et la discrimination, et qu’il existe quantité d’inégalités dans les dynamiques et relations de pouvoir et de genre. »

Donner plus de pouvoir aux femmes pour combattre le changement climatique au Chhattisgarh

« Pour moi, le modèle des 5 % est excellent. Les agriculteurs consacrent 5 % de leurs terres à la réalisation d’une grande fosse. Progressivement, elle se remplit de l’eau de pluie qui s’infiltre ensuite dans les terres environnantes. La méthode assure elle-même sa promotion. L’eau s’écoule dans les champs voisins, les agriculteurs constatent l’efficacité de la méthode et sont heureux. C’est partout le même récit : un agriculteur met en place le modèle des 5 % sur ses terres. Peu de temps après, son voisin décide d’en faire autant. Puis le voisin de ce voisin. C’est une réaction en chaîne très efficace ! »

Pour moi, le modèle des 5 % est excellent. Les agriculteurs consacrent 5 % de leurs terres à la réalisation d’une grande fosse. Progressivement, elle se remplit de l’eau de pluie qui s’infiltre ensuite dans les terres environnantes.

ANNE LAROCHE

Responsable des partenariats au sein de l’équipe CR du Groupe AXA

Cette visite nous a permis de mieux comprendre les avancées sur le terrain. Nos collègues s’étaient rendus sur place un an plus tôt. En 2014, un des projets du modèle des 5 % en était à ses prémisses. Aujourd’hui, la grande fosse est remplie d’eau et les récoltes sont prospères !

La culture d’entreprise appliquée à la communauté

« Il a fallu déployer de gros efforts pour gagner la confiance de tous les villageois, comprendre leurs difficultés et apporter des solutions satisfaisantes à leurs yeux », reconnaît Stephanie . « La force du programme CARE ? S’appuyer sur un véritable partenariat. Je travaille dans le domaine du développement d’entreprise. Une grande partie de mon activité et de mes réflexions porte sur le changement des mentalités et la manière de développer une culture d’entreprise capable de faire du lieu de travail un endroit meilleur pour tous. »

« Comme une ONG ou des agriculteurs, vous devez connaître vos parties prenantes, obtenir leur adhésion et instaurer un climat de confiance afin de mettre en œuvre votre projet, en l’occurrence une initiative capable d’améliorer la vie des gens. À bien y réfléchir, ce n’est pas si compliqué. Cette aventure sur le terrain m’a entrainé vers cette prise de conscience. C’est une chance extraordinaire ! »

En 2016 et après

« Si je me laisserai tenter par le nouveau challenge de la Semaine de la Responsabilité ? Ça dépend. Quel est le prix à gagner ?! » Plus sérieusement, Stephanie reste convaincue que ces actions continues en matière de RSE (Responsabilité Sociale d'Entreprise) demeurent essentielles aux personnes et aux entreprises.

« On associe souvent RSE et bénévolat. Je pense que les partenariats comme celui que nous avons mis en place avec CARE apportent encore plus de dynamisme à un projet. C’est bien plus qu’une opération ‘plage propre’ ou du temps passé avec des personnes âgées dans une maison de retraite. Nous avons du talent et nous sommes privilégiés. Nous devons mettre nos ressources et nos atouts à profit et nous engager en faveur d’une société plus équitable et plus juste, en faveur d’un monde où il fait bon vivre. À mon sens, la Semaine de la Responsabilité d’Entreprise est aussi une excellente manière pour chacun d’explorer différents thèmes au-delà de préoccupations immédiates et individuelles. »

La 6e édition de la Semaine de la Responsabilité d’Entreprise d’AXA est déjà là. Coup d’envoi, aujourd'hui, lundi 23 mai 2016. Dans le contexte d’un jeu numérique passionnant, la nouvelle saison mettra la lumière sur la prévention des risques climatiques, sanitaires et financiers.

Pour Stephanie, participer est une évidence, même si « ce sera compliqué de faire mieux que l’année dernière. »

« Mais il faut se faire une raison. On ne peut pas toujours gagner ! »

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