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Noel EyresPrésentateur de Next Stop

23 mai 2018

Promouvoir la résilience face aux catastrophes naturelles

Next Stop Mexico, Partie I

Je suis un peu inquiet, assis à l’arrière d’un vieux taxi cabossé et poussiéreux à la marge d’Union Hidalgo, une ville de l’État d’Oaxaca, dans le sud du Mexique, alors que nous sommes arrêtés à un carrefour pour demander notre chemin. Je tente désespérément de comprendre quelque chose à l’échange entre mon chauffeur et le conducteur d’un tuk-tuk.

Malgré mes quatre années d’espagnol à l’université, je ne comprends pas un traître mot de la réponse de l’Oaxaceño !

Ceci ne laisse rien présager de bon pour l’interview que je dois mener auprès d’un habitant dont la maison a été détruite, comme 80% des bâtiments de la ville. Pour traduire à l’écran les émotions suscitées par une telle catastrophe, je dois établir une relation de confiance avec l’interviewé… Difficile si je suis incapable de comprendre l’accent local.

Reconstruction dans l’État d’Oaxaca : des maisons brique aux logements résilients

Si j’ai traversé cet État brûlant et balayé par les vents, c’est pour en savoir plus sur notre partenariat avec Construyendo. Cette ONG est un acteur majeur dans la région, qui a été la plus durement frappée par deux tremblements de terre fin 2017. L’épicentre du premier, un énorme séisme d’une magnitude de 8,1, était localisé tout près de la côte, non loin cette petite ville qui doit son nom à Don Miguel Hidalgo, célèbre figure de la guerre pour l’indépendance du Mexique au XIXe siècle. Affaiblis par ce premier séisme, les quelques bâtiments encore debout n’ont pas résisté au second, d’une magnitude de 6,1, qui les a rendus pour la plupart inhabitables.

La mission de Construyendo est d’aider les victimes de ces tremblements de terre à reconstruire leurs maisons et leurs vies. Ce genre d’aide est importante dans un pays comme le Mexique, où peu de personnes sont assurées. Cette situation est fréquente dans les marchés émergents, où le taux de pénétration des assurances est généralement faible, mais au Mexique, elle est exacerbée par le fatalisme des Mexicains, pour qui la foi, et en particulier en la patronne du pays, la Virgen de Guadalupe, protège plus que tout autre chose.

Après le premier séisme, les ingénieurs de l’armée mexicaine - fiables et de facto les premiers à intervenir après les catastrophes - sont venus évaluer l’ampleur des dégâts, bâtiment par bâtiment, pour déterminer lesquels avaient été détruits et lesquels, bien qu’encore debout, étaient devenus structurellement dangereux.

Ensuite, l’État fédéral mexicain a apporté un soutien à tous les habitants dont les maisons étaient touchées, sous forme de crédits à dépenser dans certains magasins uniquement pour acheter de la nourriture et des matériaux de construction de base.

Malgré une mobilisation nationale pour fournir l’État d’Oaxaca en produits de première nécessité — matériaux de construction, véhicules, ou denrées alimentaires — l’étendue des dégâts a fatalement entraîné d’importantes pénuries. La reconstruction prend donc du temps, beaucoup de villes sont toujours en ruines et de nombreuses familles dorment encore dans les tentes d’urgence, régulièrement arrachées par les vents incessants.

Tentes et tremblements de terre

Pour toutes ces raisons, AXA Seguros (Mexique) a décidé d’agir, tant par la reconstruction, opérée par l’intermédiaire de la Fondation AXA en travaillant avec Construyendo, qu’en veillant à ce que la population locale puisse assurer ces nouveaux logements en prévision d’une nouvelle catastrophe. C’est pour cela que je me retrouve dans l’Oaxaca, à l’arrière d’un taxi, à me demander comment je vais faire pour interviewer des gens que je comprends à peine.

Alfonso Serrano, PDG et fondateur de Construyendo, le partenaire d’AXA dans les travaux de reconstruction d’Union Hidalgo, explique les objectifs de son ONG et la manière dont fonctionne ce partenariat.

Après avoir remercié son guide, notre chauffeur remonte dans le véhicule en soulevant un nuage de poussière de son siège capitonné. « Vous avez remarqué ? », nous demande-t-il, dans un accent nettement plus compréhensible. « Cet homme m’a répondu en zapotèque, la langue autochtone. La plupart des gens parlent zapotèque entre eux, mais ils parlent aussi l’espagnol. » Quel soulagement ! Ce n’est donc pas moi qui comprends mal l’accent des Mexicains lorsqu’ils parlent espagnol, c’est simplement que je manque de notions de zapotèque !

C’est donc plus confiant que je rencontre Sofia del Carmen, bénéficiaire du programme que je dois interviewer devant son nouveau logement : un petit bâtiment blanc construit à l’emplacement de son ancienne maison.

Accompagnée de son fils, qui mime parfois de manière théâtrale le récit de sa mère, Sophia explique ce qui s’est passé le jour du tremblement de terre. « Ça a commencé doucement, puis ça s’est intensifié. Les murs se sont mis à trembler puis le toit s’est effondré. Nous sommes sortis de la maison en courant, mais nous nous cognions aux murs parce que le séisme nous ballottait dans tous les sens. » Les 14 000 habitants de la ville étaient sous le choc. Tous, ce soir-là, ont dormi dehors ou dans leurs jardins, à bonne distance des bâtiments, et certains y ont même passé de nombreuses autres nuits.

Cela a été terrifiant. À cause des répliques, les gens sont restés prudents un moment et ont attendu les secours dans leurs abris de fortune battus par les vents.

Un peu plus tôt, dans le petit bureau local de Construyendo, au centre-ville, je m’étais entretenu avec Ingrid Cerwinka, Directrice de la stratégie, des relations publiques et de la responsabilité d’entreprise chez AXA Seguros Mexico, qui dirige les actions de la Fondation AXA. Elle m’y a montré des maquettes des deux types de maisons que pouvaient choisir les bénéficiaires. Le plan et les matériaux différaient légèrement, mais elles étaient surtout résilientes et plus résistantes aux tremblements de terre et aux inondations (un autre fléau courant dans la région). Il était donc objectivement possible de les assurer. En contrepartie de cette aide, les bénéficiaires devaient assurer leur nouveau logement.  

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Ingrid a souligné l’importance de faire participer la population locale aux efforts de reconstruction de leur logement et de leur vie. Par le passé, les subventions de l’État ont créé une forme de dépendance à laquelle tant l’ONG qu’AXA tentent de remédier.

C’est pour cela qu'AXA Mexico a conçu un produit d’assurance CAT Micro, très simple, avec une couverture de trois ans pour toutes les maisons reconstruites. C’est une version simplifiée d’un produit d’assurance habitation en matière de couverture et de répartition des coûts, qui a permis de créer rapidement une micro-police d’assurance, en éliminant toutes les couvertures inutiles (hôtel, vol) et en la vendant directement. En outre, AXA au Mexique s’est associé avec une institution d’épargne locale pour mettre au point un moyen pour les familles de payer leur assurance au terme de la période de trois ans. C’est la première initiative de ce type au Mexique pour pénétrer un segment de la population qui n’a habituellement pas accès aux assurances.

Cette micro-assurance est non seulement durable et reproductible, mais elle contribue également à changer la situation à long terme : elle améliore les conditions de vie et favorise la prospérité en brisant le cercle vicieux entre pauvreté et vulnérabilité aux catastrophes naturelles.

Si sa nouvelle maison est un peu plus petite que l’ancienne, Sofia est visiblement très reconnaissante d’avoir reçu cette aide et d’avoir pu emménager si vite, pour maintenant dormir sous un vrai toit et avoir une chambre pour son fils. Elle envisage également d’agrandir le bâtiment pour avoir une plus grande cuisine.

Après une longue et chaude journée à Union Hidalgo, Ingrid et moi-même longeons la route principale vers les bureaux de Construyendo, où des pick-up nous attendent pour faire le trajet du retour. La route est jonchée de tas de débris et bordée de bâtiments fissurés d’un ou deux étages, ainsi que de nouvelles constructions. Ingrid me montre l’école élémentaire : toujours debout, mais instable. Il faut désormais faire cours dans des tentes dans la cour de l’école. Malgré un haut-vent par-dessus les tentes et des ventilateurs, il y fait quand même chaud et lourd. L’école fait partie des structures en cours de reconstruction avec l’aide d’AXA. Au moins les cours sont dispensés, même si c’est à tour de rôle, à une population importante qui n’a que peu de moyens, car l’éducation est la clé pour sortir de la précarité.

Les leçons sont dispensées dans des tentes dans la cour de l’école d’Union Hidalgo.

Et l’un des domaines où il est nécessaire d'améliorer l’éducation est celui de la santé, car les pathologies liées à l’obésité tuent bien plus que les catastrophes naturelles au Mexique.

Pablo Marín gère un parking près du centre-ville. Ses revenus ont chuté après que le tremblement de terre de septembre ait endommagé la structure de sept étages et que ses clients soient partis ailleurs. AXA l’a aidé à redresser son entreprise.

Regardez le nouvel episode d'AXA Next Stop

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