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29 avril 2019

Engager la lutte pour la biodiversité : une nécessité absolue

Jusqu’au milieu du mois de mai, l’exposition « L'homme et la biosphère - Les réserves de biosphère » couvre les grilles du siège de l’UNESCO à Paris. Ses images sont une invitation à une prise de conscience émotionnelle de l’importance de la lutte pour la biodiversité, un enjeu majeur au programme de nombreuse réunions internationales à venir.

A l’occasion de la 7ème plénière de la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), nous avons croisé les regards de Shamila Nair-Bedouelle, Sous-Directrice générale pour les sciences exactes et naturelles à l’UNESCO et Céline Soubranne, Directrice de la RSE chez AXA. Entretien.

La notion de biodiversité peut parfois paraître très large. De quoi parle-t-on exactement ?

Shamila Nair-Bedouelle : Par biodiversité, on entend diversité biologique, et ce à plusieurs échelles. Elles concernent tous les organismes vivants, des bactéries aux baleines sans oublier les végétaux. La première échelle est génétique : on parle de la variété de gènes au sein d’une même espèce. La seconde, c’est la diversité d’espèces au sein d’un écosystème. Enfin, ce terme recouvre la diversité de ces écosystèmes et leurs interactions. Lorsqu’on a ce schéma à l’esprit, on conçoit plus facilement la fragilité des équilibres qui déterminent la biodiversité.

Céline Soubranne : Dernièrement, lorsque l’on parle de biodiversité, c’est malheureusement parce que ces équilibres sont de plus en plus mis à mal. On observe une disparition alarmante du nombre d’espèces : Selon le Living Planet Index du WWF, la biodiversité a été réduite de près de 60% ces 4 dernières décénnies. Des scientifiques de renoms parlent même de la sixième extinction de masse, la dernière en date étant celle qui a entraîné la disparition des dinosaures…

Quelles sont les menaces qui pèsent sur la biodiversité ?

Shamila Nair-Bedouelle : Selon les rapports publiés en 2018 par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), les causes de la perte de la biodiversité sont : le changement climatique, les espèces envahissantes, la surexploitation des ressources naturelles (agriculture intensive, surpêche), la pollution des sols et l’urbanisation.

Céline Soubranne : Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que si la majorité de ces facteurs sont directement liés à l’activité humaine, le changement climatique (lui aussi d’origine humaine) aggrave considérablement cette perte de diversité biologique, alors même que la biodiversité est l’une des clefs de la lutte contre le réchauffement de l’atmosphère. C’est de son équilibre que dépend l’absorption des gaz carboniques responsables de l’effet de serre.

Quels sont les risques liés à la perte de la biodiversité ?

Céline Soubranne : On oublie souvent que derrière la tragédie de la disparition d’une espèce animale ou végétale, la victime est aussi humaine. Du point de vue d’un assureur, ce constat est alarmant. Une forêt contribue à réguler le cycle des eaux d’une région, ce qui favorise la résilience face à une crue, mais atténue aussi les effets néfastes d’une vague de chaleur. La biodiversité permet aussi le fonctionnement efficace de l’agriculture et l’alimentation des hommes. De ce fait, la biodiversité est essentielle en matière de santé d’autant que 50% de nos médicaments proviennent de sources naturelles, et ce taux monte à 80 % de la population dans les pays émergents.

Shamila Nair-Bedouelle : La diminution de la diversité biologique compromet les contributions vitales qu’apporte la nature à l’humanité. Elle met en péril l’économie, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la diversité culturelle (dans les pays en développement, la biodiversité est liée à une manière de cultiver, de bâtir, de manger etc.) et la qualité de vie. Parce qu’elle impacte directement les populations les plus vulnérables de manière disproportionnée, elle aggrave aussi les inégalités. Elle constitue ainsi une menace majeure pour la paix et la sécurité dans le monde.

Le sujet est grave, et pourtant dans cette exposition on voit principalement des images d’hommes en interaction avec la nature ou d’animaux dans des paysages luxuriants. Pourquoi ce choix plutôt que celui d’images d’océans pollués au plastique ? 

Shamila Nair-Bedouelle : Nous considérons que les humains font partie des écosystèmes, que nous sommes interdépendants, inter-reliés. Cette exposition montre que les relations entre l’homme et la nature peuvent et doivent être harmonieuses, qu’il n’y a pas de fatalité, quel que soit le contexte socio-économique et culturel. C’est pour cela que nous avons contacté AXA sous la recommandation de la délégation permanente de l’Espagne auprès de l’UNESCO. 

Céline Soubranne : Et nous en sommes très heureux ! Cette exposition a été originellement conçue par AXA Spain dans le but de restaurer ce lien émotionnel qui nous lie à la nature, et que l’on a parfois perdu dans des environnements très urbains. Elle a été affichée à travers toute l’Espagne dans des lieux très passants pour porter ce message positif auprès du plus grand nombre. Car si nous sommes en tant qu’espèce le plus grand danger pour la biodiversité, nous en sommes aussi les plus grands bénéficiaires. Nous pouvons aussi en être, je l’espère, les plus grands sauveurs.

Shamila Nair-Bedouelle : Cette exposition permet de sortir d’un discours certes alarmant et basé sur des preuves scientifiques, mais qui peut donner le sentiment qu’il est trop tard et que nous ne pouvons rien faire. Il est possible d’agir, ensemble et chacun à son échelle : c’est le message de cette exposition à nos délégués et à nos collègues, aux participants de l’IPBES 7 et au public.

Pourquoi cette réunion de l’IPBES est-elle importante ?

Shamila Nair-Bedouelle : L’IPBES se réunit du 29 avril au 4 mai 2019, pour sa 7ème plénière au siège de l’UNESCO sur invitation de la France. A l’issue de cette rencontre va être publié le premier rapport d’évaluation mondial sur la biodiversité et les services écosystémiques depuis 2005. Il sera élaboré par 150 éminents experts internationaux issus de 50 pays, conciliant la représentation des sciences naturelles et sociales, avec des contributions additionnelles de 250 experts supplémentaires.

Céline Soubranne : Pour nous, en tant qu’entreprise, la démarche est très importante : elle permet de donner des chiffres clairs et de définir des objectifs sur des bases scientifiques. Le premier pas vers une meilleure défense de la biodiversité, c’est de donner à tous des informations fiables qui permettent d’engager des actions.

Shamila Nair-Bedouelle : La biodiversité est un thème qui est resté très longtemps restreint aux discussions d’experts et de scientifiques alors qu’elle concerne la vie de chacun d’entre nous. Mieux communiquer sur ces questions, impliquer tous les secteurs dans l’élaboration de stratégies, partager des solutions permet une meilleure appropriation de ces enjeux et la responsabilisation de chacun comme acteur d’un changement nécessaire.

Que faire alors après la prise de conscience ?

Céline Soubranne : Je parlais tout à l’heure d’un rapport émotionnel avec la nature. Il doit être au service d’un second temps plus rationnel : celui de l’action. AXA était déjà engagé dans le changement climatique mais il nous a semblé important de prolonger cet engagement dans la préservation des écosystèmes et des espèces qui lui sont liés. Nous le faisons en finançant la recherche via le AXA Research Fund avec en particulier cette année des projets sur les océans, la biodiversité marine et les conflits. Mais aussi via les différents aspects de nos activités d’assureur, en refusant de couvrir des bateaux ne déclarant pas leurs volumes de pêche aux autorités ou en nous désinvestissant d’exploitations forestières non renouvelables. Nous sommes en train d’approfondir cela, et d’autres annonces sont à prévoir cette année...

Et si on parlait biodiversité ?

A l'occasion de la tenue de l'exposition "L'homme et la biosphère", nous avons interrogé des passants devant les grilles de l'UNESCO pour comprendre leur vision de la biodiversité et les efforts qui, selon eux, devraient être faits pour mieux la protéger :

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